Dave Goodman
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Dave, quelles sont tes origines ?
Mon nom est Dave Goodman et je suis originaire du Canada. Plus précisément, je viens de Victoria qui appartient à la province de la Colombie-Britannique sur la côte ouest du pays. Cette ville est située sur l’Ile de Vancouver, à 1h30 de bateau, de Vancouver.

De quelle manière as-tu découvert la musique ?
Il y a très longtemps, lorsque j’avais 12 ans, j’ai commencé l’apprentissage du violon. J’ai, cependant, rapidement changé d’instrument afin de passer à la guitare électrique. Je devais alors avoir entre 12 et 14 ans…
Pendant de nombreuses années j’ai joué de la guitare électrique mais depuis une douzaine d’années je me consacre, exclusivement, à la guitare acoustique.

A tes débuts, quelles étaient tes influences ?
C’était le rock and roll !
J’écoutais les Rolling Stones, les Beatles…
Un peu plus tard j’ai découvert le blues et, durant mon adolescence, je me suis aussi intéressé au jazz. C’est d’ailleurs la musique que je pratiquais le plus lorsque j’ai commencé la pratique de la guitare.

A ce moment là, as-tu complètement délaissé le violon ?
Oh oui, j’ai stoppé cela de manière nette et précise (rires) !

Es-tu rapidement devenu un musicien professionnel ?
J’ai débuté ma carrière professionnelle très jeune. Je devais, en effet, avoir 15 ou 16 ans. J’ai commencé dans des petits cafés qui programmaient beaucoup de jazz, c’était à Victoria.

Était-ce au sein d’un groupe ou, déjà, sous ton propre nom ?
C’était les deux…
Je jouais mon répertoire et des classiques du jazz sous mon propre nom mais je me produisais aussi avec quelques groupes, des trios ou des quartets. Ceci avec plusieurs autres jeunes gens de la scène locale.

A l’instar de ton ami harmoniciste Steve Baker, tu as décidé de t’installer en Allemagne. Pourquoi as-tu fait ce choix ?
Je n’ai jamais réellement eu l’occasion d’effectuer des tournées au Canada.
Avant de venir en Europe, il y a douze ans, j’ai vécu dans la baie de San Francisco, en Californie, pendant une durée de 6 ans. Après cette période je ne voulais plus vivre en Amérique, bien que j’aime les USA. De plus je ne souhaitais pas retourner au Canada car j’estimais, et je trouve toujours, que l’Europe est un continent fantastique pour y exercer mon métier.
Je m’y étais rendu dans le cadre d’une tournée du Ford Blues Band, ce qui m’a permis d’y établir de bonnes connexions.
Durant mon adolescence, j’avais déjà eu l’occasion de venir en France avec mon père, le temps de 3 étés (de 14 à 16 ans). Ces vacances se déroulaient en Dordogne…
Depuis cette période, je m’étais promis de revenir un jour sur ce continent…

Quand tu es arrivé en Allemagne, ta musique a-t-elle reçu un bon accueil ?
Oui, par contre j’ai eu beaucoup de mal à me faire au mode de vie et à la mentalité des gens sur place. Les 2 ou 3 premières années ont été très difficiles…
Il y avait la barrière de la langue et une grande différence de culture.
J’ai mis du temps à apprendre les usages du pays et son fonctionnement. Culturellement ce n’est vraiment pas facile d’y entreprendre quelque chose. Il faut prendre son temps… Aujourd’hui, je peux te dire que ma vie y est vraiment merveilleuse…

Pourquoi as-tu décidé de t’installer en Allemagne et non en France ?
Pour des raisons familiales, j’ai rencontré une femme charmante en Allemagne.
De plus j’ai signé sur un label allemand, CrossCut Records, qui se situe dans le nord du pays. C’est pour lui que j’ai réalisé mes premiers enregistrements acoustiques.
Actuellement, je travaille pour Acoustic Music Records.
Nous nous entendons très bien, c’est vraiment agréable d’entretenir des relations si proches avec son label.
Un autre facteur important est la situation centrale de l’Allemagne au sein même de l’Europe. Je voyage énormément, du Royaume-Unis jusqu’aux pays d’Europe de l’Est (Pologne, République Tchèque etc…). Le fait de pouvoir vivre au milieu du continent a donc, pour moi, un aspect très pratique.

Que penses-tu de la scène blues européenne ?
J’aime beaucoup la scène blues européenne…
Les européens ont un profond respect de l’art en général, le blues et le jazz en font partie…
Cette tradition du respect de la culture est une chose qui me touche beaucoup et qui me permet d’être bien ici.

Connais-tu des groupes français ?
Oui, je suis un ami proche de Nicolas Cassagneau, ex-membre des Fly & The Tox, de Toulouse. C’est un bon bluesman français…
J’ai beaucoup joué dans la région Midi-Pyrénées  et, plus particulièrement, dans le département du Lot. J’y connais beaucoup de musiciens…
En 2005 j’ai coproduit un CD acoustique de Fred Blondin qui a travaillé, dans le passé, avec Johnny Hallyday.

Combien de disques as-tu enregistré à ce jour ?
Mon premier CD est un enregistrement live («Live’ 96 », Bear Family Records) capté en Allemagne en 1996. J’y figure au sein d’un trio également constitué par un bassiste et un batteur. En 2000 j’ai sorti mon premier disque acoustique « Roadbook Rhymes » sur le label Crosscut Records. Le guitariste suisse Hank Shizzoe y est invité sur 3 chansons, c’est un musicien fantastique !
J’y reprends le morceau de Gérard Manset « Prisonniers de l’inutile »…
Le disque suivant se nomme « Rock, Skies & Waters » et a été édité en 2003.
En 2008 j’ai sorti un album solo enregistré en public, au Club « Moments », situé dans ma ville… c’est-à-dire à Brême en Allemagne.
Mon premier disque pour Acoustic Music Records est « Side Of The Road » (2009)…
La semaine prochaine sortira mon premier DVD nommé « Blue »…
Je travaille actuellement sur de nouveaux projets mais je ne sais pas encore quand ils sortiront…

Comment définis-tu ton style ?
Mon style est très difficile à définir…
Particulièrement en ce qui concerne ma carrière électrique puisque j’ai aussi bien touché au jazz qu’au Chicago blues en passant par de la fusion…
En devenant un musicien acoustique je me suis davantage forgé un style qui m‘est propre. Mes racines blues sont très présentes mais j’arrive à y développer un son et un univers qui n‘appartiennent qu‘à moi. J’y inclus toutes mes influences…
Il m’est très difficile de répondre à cette question…

De quoi aimes-tu parler dans tes chansons ?
Les sujets que j’aborde sont très différents les uns des autres…
Les thèmes les plus récurrents proviennent de mes expériences personnelles. Ce ne sont pas mes émotions les plus profondes que j’essaye de transcrire mais, davantage, les histoires qui m’arrivent.

Que représente, pour toi, le fait d’être devenu professeur de guitare (dans le cadre de la 2ème Masterclasse européenne Blues et Roots se déroulant à la Maison du Kleebach à Munster, nda), est-ce quelque chose que tu fais régulièrement ?
J’y prends beaucoup de plaisir et j’espère que cela deviendra de plus en plus régulier!
C’est très agréable d’être avec tous ces gens…
L’an dernier je n’avais pas pu y participer car j’étais sur la route, dans le cadre d’une longue tournée en solo.
Le fait de faire le professeur est très naturel pour moi car j’adore parler aux gens et leur transmettre des connaissances. Le contact humain est une chose qui m’est très chère !

Quel est ton principal souhait pour l’avenir ?
Continuer de faire ce que je fais actuellement… et le plus longtemps possible !

Souhaites-tu ajouter une conclusion ?
Je crois que je n’en ai pas vraiment besoin car nous venons d’évoquer, ensemble, tout ce qui me tient le plus à cœur, merci !

Remerciements : Robert Koch

www.myspace.com/davegoodmanguitar
http://www.dave-goodman.info

 

 

 

 
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Interview réalisée au
à la Maison du Kleebach
Munster le 5 août 2010

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !


 

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